Mon pain quotidien

À défaut de gagner mon pain quotidien, je le fabrique. Ce n'est pas le temps qui me manque car après huit mois de contrat à durée déterminée plutôt mouvementé, retour à la case Pôle Emploi. Vous ne touchez pas 20 000 euros. (Peut-être aux Prud'hommes, si Marraine tend sa baguette providentielle au dessus d'un cerveau fourbu de tant de mauvaise foi patronale). Le pain, disais-je.

Plutôt que de faire confiance à Harry Baker (le sorcier du pain, le vrai, pas le potier) qui ajoute des trucs invraisemblables dans ses blanches miches (euh, oui ?!) y compris de l'alcool (c'est dire à quel point l'ultra transformé est devenu courant dans des produits de tous les jours), j'ai pensé - tandis que je traînais ma carcasse solitaire jusque dans ma minuscule cuisine sans four - me (re)lancer dans la joie de la boulange. Ce qui me permettrait de savoir de quoi est réellement composé le pain que je mange en plus de m'occuper. Ça c'était avant. Avant de redécouvrir le plaisir de pétrir, de sentir l'élasticité de la pâte sous mes doigts,  de sautiller lorsqu'elle se met à buller puis à doubler de volume et constater mon odorat vibrer à l'odeur qui en émanait. Ô joie.

Mais si pas de four, alors, pour la cuisson, que faire ?! Creuser d'une main impatiente tous ses pots de fleurs et expérimenter la cuisson sous terre ? Non, non. Plus simplement, utiliser un cuit-vapeur. Rapide, efficace, aucun risque de croûte brûlée et résultat d'un moelleux incomparable.

Dans un accès de folie ? de génie ? de fureur ? de créativité ? j'ai même tenté le pain à la courge noix de beurre (butternut pour les anglophiles-phones). Dégusté avec du houmous fait maison ou un fromage frais aux herbes, sublime.

Archaïque la cuisson à la vapeur ? Absolument pas. Et puis j'ai déjà tenté de multiples gâteaux cuits de cette façon. Certes, il faut sacrifier le croustillant et le doré de la croûte mais c'est néanmoins divin !

Et, une compétence supplémentaire à ajouter sur mon curriculum-vitae. Une !

#yummysteambread