Z'êtes pas française, vous


La vie de chercheur d'emploi est un chemin semé de rencontres dont certaines abracadabrantes, détonantes ... entre les doux berzingues, ceux qui vous expliquent combien ils vous sont supérieurs "si vous êtes ici, c'est que vous avez besoin de moâ", les à-côté-de-la-plaque et ceux avec lesquels, pour rien au monde, vous ne feriez votre vie professionnelle, il y a de quoi griffonner quelques lignes.

Au fil d'entretiens finalement tous aussi décevants les uns que les autres, vous vous faites la réflexion que le temps passe et que ce dernier entretien, bien que ne soulevant pas chez vous un fol enthousiasme, pourrait être l'occasion de se remettre en selle.

Le temps s'enfuit ...

Vient l'heure de peser le pour et le contre. Le contre monte plus haut, il a le vertige. Oui, mais tu pourrais tenter ... chuchote une petite voix à l'abri de votre conscience. 

Vous tentez le compromis. Qui passe pour vous par un essai. Un CDD, pour être claire. De six mois. Quoi ? manque de s'étouffer votre interlocuteur. Vous n'êtes pas française, vous ! Tout le monde veut un CDI et vous me demandez un CDD. Pourtant, si, si, je le suis. Française. Mais ce n'est parce qu'une majorité rêve d'un emploi à vie, sans surprise et sans risque, que je dois me conformer à ce que la majorité pense.

Au vu de ce qui m'est présenté, à savoir une situation peu engageante où tout est bancal et à construire, un CDI ne me sécurise pas. Il m'enfermerait. Un CDI ne me motive pas. Il m'aliénerait. Un CDI ne m'intéresse pas. Il ne me challengerait pas, ni ne me donnerait la liberté de négocier.

Bien sûr que l'avenir m'inquiète. En cas de chute, pas de béquille ou de tuteur.  Il ne m'inquiète cependant pas suffisamment pour me lancer dans une voie par obligation ou pour répondre à une norme sociale.

J'aurais bien aimé pouvoir faire mienne cette phrase de la nouvelle présidente de Radio France : "j'ai toujours préféré la complexité du changement au confort des situations établies". Prononcer ces paroles et avoir ce raisonnement quant on a un carnet d'adresse et un avenir tout tracé est certes plus facile. Et je peux difficilement me targuer d'avoir le même parcours bien que je sois également présidente (non rémunérée) d'une association de quartier. Je me retrouve néanmoins dans cette idée.

Ici la complexité est avant tout un défi à relever. La complexité sera source d'apprentissage. La complexité me permettra de me dépasser. Et c'est ce vers quoi, je vais me diriger.

#maviemonjob
#travailetprecarite




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