Arnaque au travail, la deuxième peine


Comme si se retrouver sans emploi était un bonbon à la guimauve, on assiste, en plus, à des tentatives d'arnaque au travail. La moralité est une valeur qui ne fait plus long feu. Autant dépouiller ceux qui ont moins, tellement il semble simple de jouer avec l'espoir d'autrui.

Dans nombre de cas, cela se passe à peu près comme ça.

Bien sûr, vous vous êtes inscrite (oui, dans la vraie vie, vous est une femme puisqu'il s'agit d'une expérience vécue par une proche) à PE, passage obligé des recalés du boulot. (J'en suis). Après quelques péripéties qui vous ont contrainte à courir de l'assurance-maladie à la Caf, de la Caf à que-sais-je, vous vous préparez à infiltrer le monde du travail. Si vous y parvenez tant ca devient inextricable. Petites annonces, réseau, groupement d'employeurs, vous tirez toutes les ficelles.

En vain, car vous n'avez pas d'expériences validées ou vous n'avez pas le parchemin adéquat.

Et puis un jour, vous recevez un mail, petit miracle ouvrant une brèche dans le néant des réponses (je reçois le même genre  de stupéfiantes propositions quasiment chaque jour) qui vous dit :



Clic, clic. Incroyable, une offre de job. Un type qui vous propose de faire le nettoyage d'un appartement dont il vous donne l'adresse et qui vous envoie illico un chèque de 1 700 euros.

Le chèque entre les mains, vous n'en croyez pas vos yeux (écarquillés à l'extrême). Vite, petite course rapide jusqu'à la Poste pour le déposer. Entre temps, le type qui vous l'a envoyé, vous aura appelé pour s'assurer que vous allez pouvoir vous acquitter de votre mission. Et qui, surtout, commence à monter la mayonnaise dès le deuxième appel. Malheureusement, il n'est pas sur place, il a dû s'absenter car toutes les plaies du monde lui sont soudainement tombées sur le dos et son intermédiaire a un besoin pressant de liquidités. Donc, si vous pouviez retirer 360 euros et les lui envoyer rapidement car - n'est-ce pas vous avez un bureau de tabac à proximité  - où vous pourrez acheter une carte prépayée.

Au fil des appels, l'insistance grandit et le ton se fait clairement menaçant. Quand vous avez compris que l'employeur en question était un vulgaire escroc, vous filez vers le commissariat de police où un agent vous explique gentiment : "je ne peux prendre votre déposition. On ne sait contre qui porter plainte. Cette personne n'est pas celle que vous croyez être. Vous ne vous informez pas ? vous avez eu de la chance mais restez vigilante".

Dans leur (immense) mansuétude, ces personnages imaginaires, mais non dépourvus d'imagination, vont même jusqu'à nous alerter sur les erreurs fatales qu'ils ont décelées sur notre CV.



Et la crédulité n'ayant pas de sexe, il m'a été conté, la mésaventure est également d'un homme qui se rêvait acteur et qui, tout en faisant de la figuration, avait un job alimentaire de vendeur en cosmétiques. Alléché par une proposition de tournage en Australie, il a décidé de démissionner. Son interlocuteur qui avait vu son book, lui envoie des billets d'avion et une avance sur frais de 7 000 euros. La suite ?  Aisé à imaginer. L'acteur en herbe s'est trouvé fort dépourvu quand il eut découvert la supercherie et délesté de 2 700 euros.

La moralité de l'histoire ? Il n'y en a pas. Ou plutôt si, n'avoir confiance en personne. Ça devient triste.

#scam#job

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