Un entretien parce que je le vaux bien ...

Coaaaach ....

J'ai très récemment lu sur Link* un article d'un coach à la  ... (compléter selon son humeur) qui vous explique très sérieusement qu'il faut se rendre aux entretiens dans une posture ne laissant rien entrevoir de son attente (d'un job, en l'occurence). Qu'il faut plutôt se décentrer, être dans l'empathie, tenter d'apporter des solutions aux problèmes rencontrés par le recruteur.

Dubitative. D'accord, je saisis une partie du concept. C'est à dire, ne pas pleurnicher parce qu'on bouffe des cailloux, rapport qu'on galère depuis des mois et que, hein, le montant du loyer représente plus des deux tiers de notre allocation chômage et que, bah, faut rester fort(e) et y croire parce que, m'enfin, t'es pas malade et pis, oui tu vis seul(e) mais au moins y'a personne pour t'emmerder avec ses défauts et ... bla bla bla ... Bref ... Se décentrer. Zénitude. Empathie.

Je suis en droit de penser lorsque je suis convoquée à un entretien d'embauche, c'est que je le vaux bien, que ma candidature est potentiellement intéressante. Non ?  Jouer les détachées ... Mmmouais ...

Ce que j'aimerais avoir, c'est une réponse à la question suivante.  Quelle sorte empathie serait-il de bon ton d'avoir lorsque :
  1. vous êtes en entretien, pile poil le jour de votre anniversaire. Vous vous mettez à  espérer lorsque au terme de ce dernier, le recruteur vous avoue avec candeur : "vraiment c'est incroyable, votre profil correspond exactement à ce que je recherche"   pour immédiatement embrayer sur ses états d'âme : "J'ai une autre candidature. La femme de mon meilleur ami. Est-ce que, vraiment, je dois la recruter ? Qu'en pensez-vous, vous ? Si ça ne fonctionnait pas ? elle ne connait pas le milieu mais je pourrais la former ... et puis trouver du travail, non, c'est pas facile".   J'en pense que je m'en contrefiche, que t'es un goujat sans sensibilité aucune et que tes atermoiements ne m'intéressent pas, je ne suis pas là pour ça ...
  2. vous êtes toujours en entretien. Face à vous, une femme qui se balance, de droite à gauche et de gauche à droite, sur un ballon de yoga. Rose, le ballon. Responsable de l'un des multiples centres d'une grosse, grosse association nationale. Bla, bla, bla ... responsabilité ... bla, bla, bla ... professionnalisme ... bla, bla, bla ... madame vous balance ingénument,  que la direction n'est pas très, très chaude pour le financement du poste à pourvoir. Un tiers de temps, c'est bien suffisant. Et puis, il y a huit mois de retard à traiter, ajoutant que sur le tiers de temps en question, ben, il y a deux jours de réunion o-bli-ga-toire et qu'en plus, il faudrait assurer l'accueil du public et, et, et, et ... la liste des connecteurs logiques n'en finit plus. À ce moment de l'entretien, j'en pense que si tu étais un tantinet plus efficace dans ta gestion et que tu avais su démontrer la nécessité de ce poste, la direction t'aurait probablement accordé plus de crédit, qu'elle n'aurait pas traîné des pieds  et laisser pourrir la situation des mois durant. J'en pense que laisser s'accumuler autant de retard sans prendre le problème à bras le corps n'est ni signe de réactivité, ni de créativité. Surtout lorsque les bénévoles se bousculent à la porte et que certains accepteraient sans doute une partie des tâches en attente...
  3. vous êtes encore une fois en entretien. On est dans un autre registre, là. Parce que vous comprenez, madame, c'est difficile, c'est tellement difficile de ... non, mais ça c'est compliqué. Ah oui, mais on a tellement de travail, ce n'est pas évident ... et devant tant de difficultés qui vous sont assénées, vous proposez des solutions, parce que vous savez qu'il en existe puisque vous avez une expérience similaire et que, oui, parfois, c'est difficile mais pas impossible. On est les dignes héritiers de Napoléon ou non ?  Des solutions ? Ah oui mais vu le contexte, c'est difficile et puis on ne peut quand même pas demander aux salariés de faire plus ... Ah bah oui, si on ne peut pas demander aux salariés de travailler, bien sûr, j'empathie à mort.  Dans le cas présent, j'en viens à penser que si c'est tellement compliqué, laisse ta place à quelqu'un qui essaiera de trouver des solutions plutôt que de s'apitoyer sur la complexité, la lourdeur, la responsabilité ... de la tâche.
  4. vous êtes pour la x-ième fois en entretien ... on continue ou ça vous va comme ça ? Parce que les entretiens ce n'est pas quémander ... c'est aussi, plus souvent qu'on ne le voudrait entendre un monceau de .... (là aussi, compléter selon son expérience et son humeur).
Alors,  empathie ou pas ? Moi, ça commence à me saouler tous ces conseils, ces injonctions.

#worklife
#çamesaoule

Commentaires

  1. C'est exactement ça qui nous manquait ici : des "coaches" qui nous expliquent la vie et qui nous disent qu'on a besoin d'eux.
    Il y en a un qui explique aux gens qui se sentent mal comment se sentir bien.
    Lui se sent sûrement bien puisqu'il a réussi à tirer de son enseignement de la méthode Coué plus de 500 millions de $ de revenus...

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